samedi 7 mars 2009

Sur le pont de Munch


Après ce retentissant poème exaltant les affres existentielles, je me suis donc remémorée ce fameux scream munchien, très associé à l'idée du pont! C'est drôle la plupart des gens se focalisent sur le visage torturé du personnage, alors que moi ce qui m'a toujours le plus marqué c'est l'angoisse absolue du mec, complètemment isolé au premier plan, alors que deux silhouettes le suivent de loin, anonymes et impénétrables, et que le contact paraît impossible. Je me suis toujours demandé si le fait qu'il soit en train de marcher sur un pont était un premier élan suicidaire ou simplement une coïncidence. Dans ma tête y a la "vignette" suivante où l'homme regarde l'eau, puis une troisième où il plonge.

En même temps on dirait qu'il tourne le dos à la rivière et qu'il a pratiquement franchi tout le pont, donc qu'il est résolu à continuer à affronter la douleur et ohohohhoh ça y est je me lance: "l'aliénation" (on a pas encore écrit le mot "aliénation" sur ce blog je crois!!!!)
Alors, Le Cri, tableau optimiste???? Tableau sur la "résilience"?
Moi je trouve qu'il y a un côté très Cyrulnik dans cette scène!!!!!

Bon, avant de terminer ce post par un grand n'importe quoi, je préfère me garantir quelques faits précis et non interprétatifs, tirés de wikipedia:
Le paysage au fond est Oslo, vu depuis la colline d'Ekeberg.
Munch aurait conçu ce tableau à partir d'une "expérience-limite" (ça c'est mon expression!)

« Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait — tout d'un coup le ciel devint rouge sang — je m'arrêtais, fatigué, et m'appuyais sur une clôture — il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et la ville — mes amis continuèrent, et j'y restais, tremblant d'anxiété — je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers. »

Selon Donald Olson, professeur d'astrophysique à l'université du Texas, ce coucher de soleil d'un rouge flamboyant, était vraisemblablement provoqué par les cendres émises lors de l'explosion du volcan Krakatoa en 1883


Rougeurs crépusculaires produites lors de l'éruption du Krakatoa.

J'ai aussi appris qu'une version "tempera sur carton" du tableau avait été réalisée selon une technique quasi ancestrale:

La tempera (tempera all'uovo) est la principale technique de peinture d'art utilisée depuis des temps immémoriaux, notamment en Égypte, puis par les peintres d'icônes byzantines, puis en Europe durant le Moyen Âge. C'est un procédé de peinture utilisant le jaune d'œuf comme médium pour lier les pigments. On l'utilise sur du plâtre ou sur des panneaux de bois recouverts de nombreuses couches de « levkas ». Parfois d'autres substances comme le lait, le miel ou diverses gommes végétales ont été aussi utilisées comme médium.

On utilise un enduit à base de craie ou de plâtre lorsqu'il s'agit de peindre sur un panneau en bois ou sur une paroi murale. Au XVe siècle cette technique était aussi utilisée sur toile.

Quand la peinture à l'huile fut inventée vers la fin du Moyen Âge, la tempera continua encore à être employée pendant un certain temps en tant que sous-couche recouverte par un vernis à l'huile translucide ou transparent.

Cette technique transitoire mixte fut suivie par une technique de peinture à l'huile pure, qui remplaça presque totalement la tempera au XVIe siècle.

Le terme « tempera » est également employé actuellement par quelques fabricants pour désigner la peinture ordinaire utilisée pour des affiches et qui est une forme bon marché de gouache (peinture à l'eau opaque) qui n'a rien à voir avec la véritable tempera à l'œuf.

Voilà, "C'est tout ce que j'avais à dire", ou plutôt "That's all I have to say about that"pour reprendre une citation du très oscarisé Forrest Gump, en ces temps de récompenses pléthoriques, qui me revient soudainement en tête. Y aurait-il une course folle sur un pont dans le film? J'arrête ce post sur cette interrogation-transition!

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