lundi 22 décembre 2008

Le calendrier chante le 18, et Tarantino danse la vie

À dada sur l'éclectisme frénético programmatique de FIP, allons caracoler dans les tympans de celui qui a animé la Leçon de Cinéma du dernier Festival de Cannes, après avoir reçu lors de la 57ème édition, le 18 mai 2004, le grade d'Officier des Arts et Lettres des blanches mains (hydratées au Neutrogena) de Donnedieu, alors Ministre de la Culture : mais oui, I mean Quentin Tarantino !

Ce n'est pas une exclusivité Longs Bras en Mohair, mais il faut rappeler que le Knoxvillois est actuellement en tournage entre la France, la Navarre et l'Allemagne, même si ce n'est pas non plus une production Arte (par contre, il est bien de se pencher un peu - mais pas trop - sur une info intoxicante parue le 18 décembre dernier dans l'étrange papier succursal de Libé, Next). Cette fois, Tarantino a exceptionnellement fait appel aux services du brave Ennio Morricone pour composer la B.O. originale de Inglorious Bastards. Surprenant, alors qu'on le savait habitué des bande son pré-existantes :
" ...if I start to seriously consider the idea of doing a movie, I immediately try to find out what would be the right song to be the opening credit sequence even before I write the movie "
Notre ami Jean-Louis Schefer (L'homme ordinaire du cinéma) tournicoterait de la plume pour commenter l'expérience cinématographique qui émerge alors de la projection; car le contexte lié à la première écoute ("hors champ !", s'étoufferait le même Schefer) se mêle étrangement au nouveau contexte créé par une mise en scène, jusqu'à peut-être influencer la réception du film dans l'esprit du spectateur ! Pour soutenir cette étude anthropologique, il faudrait doctement produire un encéphalogramme comparatif : comment réagit le cerveau avant/après l'écoute d'une musique connue devenue bande son ? Tarantino résout le problème avec une sacrée killer line :
" ... pop music can serve as a film’s memory, instantaneously linking it with its audience, tapping into a nostalgic past or fixing the film firmly in the present. "
Alors moi, devant cet envahissement de la sphère intime et des émois musicaux personnels, j'ai soudain envie de créer une SPVIM (Société de Protection de la Vie Indépendante des Musiques). Car enfin, a contrario (n'ayons pas peur d'écrire en latin italique quand on fait de la théorie esthétique), on peut imaginer que la musique d'un film devenu culte puisse aussi créer des fausses images dans l'esprit de celui qui ne l'a jamais vu. Le post-existant, plus fort que le pré-existant ? Arg.

Remettons-nous en vite aux images.

Plus de dix ans après, je redécouvre, anéantie, les images de Pulp Fiction (que j'avais pour la première fois entrevues sur M6 un soir avant de partir au ski) : depuis, j'étais persuadée que la danse orgiaque de Thurman/Travolta se faisait sur la musique qui est en réalité... celle du générique !

En mode thé dansant toujours, cette excitante scène de Death Proof évoque la première joute verbale de Reservoir Dogs : "‘Like a Virgin’ is all about a girl who digs a guy with a big dick. The whole song is a metaphor for big dicks". Et qui, encore une fois, montre le lien étroit Tarantino/pop music (ou Tarantino/sexe, ou sexe/pop music... de facto tout dépend du point de vue).

Mais là, je compose du Minitel rose à partir d'une grosse bribe saisie à la volée sur le Net, et sans avoir vu les films en entier. Je cesse donc ici l'analyse.

Maintenant, la question qui émerge de cette confiture, c'est : la bande son de The Wrestler, attendu pour le 18 février 2009, deviendra-t-elle aussi culte que celle de Pulp ? Pour d'autres obscures raisons, les médias iraniens font en tous les cas d'ores et déjà les gorges chaudes.



En super exclux, la première photo de tournage d'Inglorious Bastards, avec Mélanie Laurent dans la peau de Shoshanna Dreyfus, uniquement disponible online !
(et la semaine prochaine dans
Les Inrocks)

1 commentaire:

faustine a dit…

C'est fou ce que fait Tarantino dans les "opening credits"! Au moment où s'affiche "music supervisor" bam changement de son!!!! J'avais jamais remarqué! Quelle maîtrise!

Voilà à part ça, je ne sais pas si tu as particulièrement choisi les articles les plus insignifiants de Next on purpose, mais ça m'a l'air bien inutile ce supplément New York Times du pauvre!

Hâte donc, d'écouter la B.O d'Inglorious sur fond d'images subliminales de Villepin!