jeudi 25 décembre 2008

picaresque XVIIIe

Si à l'écran, Redmond Barry donne du fil à retordre à Lady Lindon, c'est d'abord parce que l'histoire se situe fin XVIIIème, et que la magie Singer de l'ère industrielle n'existe pas encore.

Et pourtant le brevet de la première machine à coudre avait déjà été déposé quand William Makepeace Thackerey composa The Memoirs of Barry Lyndon, dont l'encre coulerait du papier sur le celluloïd de Kubrick en 1975.


Pour cause, la trajectoire de cet écrivain ne se résume pas à des points de croix. Né le 18 juillet 1811, il chronique l'ère victorienne jusqu'à sa mort en 1863. Il fait le Grand Tour (le Club Med de la jet set de l'époque), rencontre Goethe, puis se marie à son retour avec une belle rousse irlandaise. Flash people : Une de ses filles, Minny Thackeray, se maria avec le père de Virginia Woolf (issue d'un second mariage). Sa période la plus prolifique correspond à l'internement de sa chère épouse en hôpital psychiatrique. Il travestit son écriture sous des pseudonymes qui sentent bon le Earl Grey : Charles James Yellowplush, Michael Angelo Titmarsh, George Savage Fitz-Boodle...

C'est en rédigeant dans le mag Punch la satire The Snobs Of England, que W.M. défraie son temps. Extraits :
The necessity of a work on Snobs, demonstrated from History, and proved by felicitous illustrations: —I am the individual destined to write that work—My vocation is announced in terms of great eloquence—I show that the world has been gradualy preparing itself fro the WORK and the MAN—Snobs are to be studied like other objects of Natural Science, and are a part of the Beautiful (with a large B). They pervade all classes—Affecting instance of Colonel Snobley.
Sur l'épisode de la rencontre fortuite W.M. Thackerey/Colonel Snobley

Depuis, le snobisme a fait des émules. Un peu de rire grinçant avec ce détournement devenu aujourd'hui forcément un peu has been, par la force des élections américaines 2008 :



Mais ce n'est pas notre propos (Longs Bras en Mohair ne fait pas de snobisme politique). Dans un autre post, c'est bien plutôt le snobisme de la jeunesse dorée du XVIIIème, source d'inspiration (entre autres) de William Makepeace, qui sera présentée sans détour.
Pour l'heure, un teaser libertin :

1 commentaire:

faustine a dit…

Mirlaine tu dépasses mes espérances, ou comme dirait Bergala mon "horizon d'attente"!

J'ai fait une petite incursion dans ton Google "recherche de livres" Beta (j'aime bien quand y a "Beta" ça me donne l'impression de vivre dans une époque de foisonnante recherche & d'innovation!) sur les snobs, et même si j'ai à peine lu en diagonale, j'ai particulièrement "kiffé" la typo des têtes de chapitres!