vendredi 7 mars 2008

the big sleep

Il faut que je dorme.
Tiens, si vous avez des idées, on pourrait essayer de trouver les meilleures scènes de sommeil, d'endormissement, d'insomnies et de réveil au cinéma.

Avec comme principaux axes, l'utilisation de la lumière, ambiance nocturne apaisée, angoissée, lumière pâle du matin, étreinte amoureuse ou solitude glauque éclairée dans un kaki orangé....
le son, ou plutôt son absence, le bruit strident du réveil, ou la radio, le vent flippant, etc...

Comme ça de mémoire, je pense au réveil de Roméo et Juliette de Zefirelli, le réveil d'une femme dans "Juliette des esprits" de Fellini (juste vu un extrait) la main de Bill Murray sur le pied de Scarlett Johanson endormie et engourdie de sommeil, superbe plan que je ne saurais plus décrire avec exactitude, une sorte de vague plongée en un court plan fixe, qui clôt la scène. Bill tjs, dans Un jour sans fin et ses multiples et infinis retours à la même journée, démarrant sur les news du jour de la marmotte.
Je suis sûre qu'il y a une foule de scènes beaucoup plus marquantes, inquiétantes et subjugantes!

ah, en youtubant, j'ai évidemment trouvé une pléiade de liens vers "la science des rêves"......

et comment ai-je pu oublier cette scene? Du coup ça me rappelle un autre défi, ne jamais zapper la musique! Je suis une inconditionnelle de cet adagio de Barber!



j'avais complètement écarté de ma mémoire la toute dernière partie, qui a quand même un côté kitsch, hors contexte qui passe mal... Cet surimpression étoilée-médaillon, je ne suis pas particulièrement fan!

En revanche, ce qui me transperce le coeur c'est de le voir prendre chaque coussin, un à un, et les poser délicatement, en suivant une sorte de rituel pour la dernière fois.

Alors, j'ai une question strictement technique ici. Je suis subjuguée par la lenteur du travelling avant, qui nous amène finalement jusqu'à son visage avec une extrême pudeur. C'est aussi la dernière fois que le spectateur va être en contact avec cette tête si "monstrueuse", un peu comme si on disait nous aussi adieu à son visage. Donc, pour moi on est dans le travelling optique ici, une sorte de zoom amélioré qui permet de nous rapprocher petit à petit, de manière furtive et respectueuse, sans troubler ses ultimes instants, non? Ou pour vous c'est un juste un zoom?

Le plan sur les rideaux légèrement entrouverts est incroyable. En surinterprêtant, je "vois" une idée du passage de la vie à la mort avec le mini espace entre les deux parties du rideau, qui forme une sorte de sillon, symbolisant ce passage. Le pan de rideau qui frissonne incarnerait en quelque sorte la lutte pour rester en vie, le coeur qui continue de battre, et quand le rideau s'immobilise en fondu enchaîné, "elephant man" meurt tranquille ?

voilà, j'aurais plein d'autres commentaires et observations sur la scène, mais là il faut que j'éteigne cet engin maléfique.

A vous de jouer, d'enrichir toutes ces propositions!

1 commentaire:

Mirlaine a dit…

Sous le regard à rouflaquettes freudiennes de mon papa binoclard, voici ma version de l'extrait d'Elephant Man (sans avoir jamais zyeuté le film, cqfd). D’abord, les mouvements de caméra >>

plan poitrine, puis léger travelling horizontal qui accompagne Elephant quand il se relève et se retourne (d'ailleurs on a un regard caméra non?)
puis cut sur le tableau en plan rapproché, raccord regard
puis plan d'ensemble sur la chambre, avec un lent zoom vers Elephant
puis cut sur le tableau à nouveau, en plan très rapproché, raccord regard (à nouveau dirigé de manière illusoire vers le spectateur, qui se retrouve du coup identifié au rêveur de cette peinturlure)
puis raccord du lent zoom, jusqu’à un plan poitrine équivalent à celui du début de la séquence
puis cut sur le GP (la transition est même assez brutale, mais pour moi il s’agit en fait d’une ellipse, sur ce GP Elephant est profondément endormi)
puis pano latéral gauche vers les portraits et la bible du chevet jusqu’à la maquette de l’église
…par contre après j’ai du mal à définir le mouvement de la caméra : elle s’envole en ralentissant légèrement sur les clochers (vous allez voir, c’est symptomatique) pour atterrir sur les rideaux,… ici est ce qu’on parle encore de pano ou de travelling ?
puis fondu au noir et délire psychédélique

Niveau musique, je n'arrive pas à identifier à quel film elle fait référence... vos lumières ? Par pirouette, amusez vous à faire le rapport avec la séquence du Mépris (à part le lit, je trouve qu'il y a quelques points communs... et puis ça vous permettra de vous remémorer la théorie de Dianou sur la fragmentation du corps de Brigitte !) Online sur ce bon vieux YouTube: http://youtube.com/watch?v=26KXRvJ-k4Q