lundi 10 mars 2008

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En revoyant l'extrait, je me suis rendue compte du mimétisme physique entre le "jeune homme" du début et la figure du père idéal incarnée par Peter Morgensen. Du coup, la transition est d'autant plus brutale. Le mimétisme situationnel (ça se dit?) est accentué par le fait que les deux enfants tiennent une peluche, sans que l'accessoire ait pour autant une utilisation spécifique. Il est là pour rappeler leur côté juvénile et vulnérable à mon avis, et mettre encore plus en évidence le parallélisme de leur fragilité. Si l'une est tuée, après avoir été témoin d'un double meurtre, l'autre est encore sous le choc d'une vision onirico- effrayante, dont la monstruosité est peut être encore plus choquante.

Je ne sais pas trop quoi faire du surcadrage en ombre autour de la petite fille, mais il est loin d'être innocent. C'est probablement pour amplifier l'effet d'irréalité, ou montrer que c'est désormais dans le "cadre" de la cellule familiale que l'horreur va se propager. D'ailleurs, l'enfant est tout de suite intégrée au reste de la tribu. La première image que donne Cronenberg de cette famille est d'ailleurs assez étonnante. Le défilé du père, du frère et de la mère est suffisamment rare pour être noté. D'habitude, seule la mère accourt au chevet d'un enfant qui vient de faire un cauchemard. Là, c'est le père qui tente de dissiper l'angoisse de sa fille. On remarque qu' il projette son ombre sur sa fille, qui dit un peu plus loin qu'elle a aperçu des "shadow monsters". Au contraire, la belle Maria Bello arrive pile au moment où l'adolescent évoque la lumière qui empêche les monstres de surgir. Si "Tom Stall" est l'ombre, alors sa femme incarne la lumière? un peu rapide et "black & white" mais difficile de s'empêcher de tomber dans cette allégorie un brin pataude!

Impossible de regarder cet extrait sans s'interroger sur les failles de cette "famille idéale", dont chaque membre se lève au milieu de la nuit pour veiller sur la benjamine.
En tout cas, la situation de départ est brillante, d'un point de vue scénaristique, car elle permet d'introduire chaque personnage au sein de la famille tout en évitant une exposition pénible des liens et circonstances qui les unissent. On rentre directement dans leur intimité, dans l'apparente harmonie de leur rapports. Le père attendri est plein de solicitude , le grand frère ado est exceptionnellement à l'écoute, la mère rejoint ce trio idyllique dans la minute qui suit.
Tout le monde "se hug", et va se recoucher.

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