samedi 8 mars 2008

elephant man (suite)

Ah aussi, j'ai remarqué que le plan d'ensemble sur la chambre au moment des coussins (oui, vrt j'aime ce moment des coussins) était en légère plongée, ce qui donne l'impression d'un certain flottement de la caméra au dessus de la scène. ça peut sembler incompatible avec le fait que le plan soit plutôt fixe! Ce que j'essaie de dire c'est qu'il y a une sensation d'élévation, on l'observe avec distance, sans le moindre misérabilisme, comme si la caméra était placée à hauteur d'un des tableaux ou dessins de la pièce en fait!

1 commentaire:

Mirlaine a dit…

Et maintenant, petite session « jouissons sans entraves » pour sublimer la technique

Warning, cette analyse fera référence à Freud et se veut donc très 2ème millénaire viennois. Sans avoir vu le film et en ayant une connaissance parcellaire de l’univers de Lynch, il me semble que ses points d’ancrage sont quand même bien psychanalytiques (le double, le rêve, le transfert, le désir, le moi et le ça… non ?). Vu sous cet angle Elephant catalyse donc une sacrée dose de névroses humaines et surtout, sexuelles. Entre mort et petite mort, Elephant s’en donne à cœur joie dans cette séquence.

Le raccord regard sur le tableau a pour moi un double sens : faire intrusion dans la condition du spectateur/rêveur, et suggérer le désir d’Elephant de fusionner avec un double. Remarquez la main qui glisse le long du drap pour partir hors champ (on se demande bien où) juste avant le cut en GP. Elephant songe, mais de quoi ? le pano latéral répond immédiatement : à cette belle Esmeralda sur son chevet. Puis la bible, puis l’église à nouveau, font le lien avec l’histoire de Victor Hugo : Elephant serait un Quasimodo 2.0, qui a autant d’hormones à revendre qu’une grenouille de bénitier en pèlerinage à Noirmoutier. Le ralenti sur les clochers (phallus) mène naturellement vers un rideau entrouvert. Le rideau, symbole de virginité, ou le rideau entrouvert, métaphore du sexe féminin... Elephant pénètre à travers, pour enchaîner sur un délire psychédélique. L’Esmeralda brûle dans le bûcher d’une éclipse (comme dans le Bossu de Notre Dame si je ne m’abuse ?), et en toute logique, je vous laisse spéculer sur la symbolique subtile de l’épaisse explosion de nuage blanc laiteux qui clôt cette vision nocturne.

Pour continuer sur du Bardottage libidinal, et comme ça rejoint un peu la thématique du dodo, pour le délire c'est ici : http://youtube.com/watch?v=PTAjwRsnBwY